samedi 26 mai 2007

Le suicide

Le suicide... c'est la chose qui me fait penser que notre ère est celle d'un tournant. De plus en plus de gens se suicident, en particulier des mineurs. Ces dernières années, pour la deuxième fois depuis l'histoire de l'humanité, le suicide est devenu une mode.
Tout d'abord les statistiques de 2003 (ce sont les plus récentes trouvables sur le site du ministère de la santé ) :

En 2003, 10 660 décès par suicide
ont été enregistrés dont 7 940 pour
des hommes et 2 720 pour des femmes.
Toutefois, les phénomènes
de sous-déclaration, estimés
aux environs de 20 à 25 %, porteraient
ce nombre aux alentours de 13 000.
Les décès les plus nombreux dus au
suicide interviennent entre 35 et 54 ans,
mais constituent la deuxième cause de
décès chez les 15-44 ans. Le taux
de décès par suicide croît quant à lui
fortement avec l’âge.
Sa tendance globale est à une légère
baisse depuis 1993.
Environ 8 % de la population
métropolitaine adulte déclare avoir
fait une tentative de suicide au cours
de sa vie et 2 % présente un risque
suicidaire élevé. Le taux de récidive
apparaît en outre important, évalué
à 22 % pour les hommes et 35 %
pour les femmes. Au début des années
2000, environ 195 000 tentatives
de suicide auraient donné lieu,
chaque année, à un contact
avec le système de soins. Près de 30 %
d’entre elles auraient été vues
par les médecins généralistes libéraux
et un peu plus de 80 % auraient motivé
une venue aux urgences, directement
ou après le recours à un médecin.
En outre, un tiers aurait été orienté
vers une hospitalisation en psychiatrie,
initialement ou après un séjour
de courte durée en soins somatiques.
Les tentatives de suicide
sont majoritairement le fait
des femmes, surtout jeunes.

Bon, maintenant que le constat est établi, il faut chercher à le comprendre. Le suicide c'est pas juste une personne qui se tue, c'est aussi la société qui a réussi à la torturer tellement qu'elle a préféré la mort que la vie. Je pense que peut de gens peuvent imaginer ce degré de souffrance.
Mais en réalité, peu de gens comprennent ça, la société croit de plus en plus que le suicide est un phénomène de mode. Les gens savent que se suicider "ça fait bien". L'autre version affreuse est celle de Sarkozy, qui dit "c'est juste que génétiquement ils sont faibles, c'est pas la faute des parents ou de l'entourage". Les suicidaires, ce serait la race inférieure, après les juifs de Hitler...
En fait, plus personne ne se rend compte de l'horreur que vit un suicidaire.
En fait, pour s'interroger au sujet, il faut d"abord s'intéresser à la première "mode du suicide".
1774 : Johann Wolfgang von Goethe publie son premier livre : Les Souffrances du jeune Werther. L'histoire raconte l'histoire somme toute classique d'un jeune homme qui s'éprend d'une jolie fille déjà promise. La seule difference est la fin : La jeune fille ne supporte pas l'amour devorant et fou du jeune homme et le repousse. Voila la fin :

« Je veux être enterré dans ces habits ; Charlotte, tu les as touchés, sanctifiés : j'ai demandé aussi cette faveur à ton père. Mon âme plane sur le cercueil. Que l'on ne fouille pas mes poches. Ce nœud rose, que tu portais sur ton sein quand je te vis la première fois au milieu de tes enfants (oh ! embrasse-les mille fois, et raconte-leur l'histoire de leur malheureux ami ; chers enfants, je les vois, ils se pressent autour de moi : ah ! comme je m'attachai à toi dès le premier instant ! non, je ne pouvais plus te laisser)... ce nœud sera enterré avec moi ; tu m'en fis présent à l'anniversaire de ma naissance ! Comme je dévorais tout cela ! Hélas ! Je ne pensais guère que cette route me conduirait ici !... Sois calme, je t'en prie ; sois calme.
« Ils sont chargés... Minuit sonne, ainsi soit-il donc ! Charlotte ! Charlotte, adieu ! adieu ! »

Après la sortie de ce roman, une vague de suicide déferle sur l'europe. Pourquoi? Parce qu'on a montré aux gens une nouvelle voie, on les a fait rêver, on leur à dit qu'ils avaient le droit d'avoir des sentiments, d'avoir le droit d'espérer une vie meilleur.
En fait, c'est le même problème aujourd'hui. Les sentiments et le rêve. On montre des vies de rêve aux gens complètement irréalisables. Ensuite, alors qu’à l'époque le problème était l'apparition du droit des sentiments avec ce livre, aujourd'hui c'est le contraire : les sentiments disparaissent. Les gens ont de moins en moins de mal à en exclure d'autre. La société veut qu'on réfléchisse de plus en plus en fonction de l'argent. Et plus les sentimentaux se suicident, moins il y en a, donc moins ils ont de chance d'en rencontrer d'autre pour s'épauler.
En réalité, c'est le moyen de la société pour supprimer ceux qui ne sont pas compatibles avec elle.
J'espère qu'un jour, ces gens auront le courage de se battre contre la société pour la rendre meilleure.
...

Peut-être que mes dernières réflexions sont fausse et que les gens se suicident pour d'autres raisons. En tout cas, je veux conclure en disant que lorsqu'une personne que l’on connaît veut mourir, il faut savoir qu'il y a une réelle souffrance au delà de notre entendement pour la plupart du temps, et ne pas considérer que c'est juste une faiblesse génétique ou un phénomène de mode.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

je pense que le suicide est une voie de sortie, enfin plutot une sortie de secours. Après tout, pourquoi rester dans un monde qui ne veut pas de nous? Il ne nous mérite pas et il aura tout fait pour nous exclure. On pourrait dire que c'est lui qui gagne mais au final il a perdu quelque chose qui était précieux et qu'il ne pourra pas retrouver... Je me demande aussi parfois si ca vaut le coup de vivre, si on compare avec toute les souffrances qui sont vécues : il y a beaucoup plus de souffrance que de bonheur et le bonheur est éphémère et ne dure jamais longtemps, contrairement à la souffrance. Autant donc les abréger. [hem, je sais que c'est déprimant tout ça, mais c'est ce que je pense...]

Anonyme a dit…

On pourrait dire que c'est lui qui gagne mais au final il a perdu quelque chose qui était précieux et qu'il ne pourra pas retrouver... : c'est ce qui me fait penser que le suicide serait peut-être une forme de vengeance. Ou alors, peut-être pas une vengeance, mais au moins une violence faite aux autres. Je crois que ce serait peut-être aussi une manière de ne se laisser dire à personne ses souffrances, de ne pas se laisser croire en un avenir meilleur et de prendre le risque d'être déçu.

Quoi qu'il en soit, tes chiffres sont inquiétants, d'autant plus que quand quelqu'un est suicidaire, ça ne se lit pas sur son front, la plupart du temps.

Anonyme a dit…

le suicide, c'est la méthode de facilité.

Bien entendu, c'est tres attrayant de se demander qui nous regrettera profondément. peut être que une fois mort, les gens se rendront compte a quel point on était indispensable.

Mais si l'on ne croit pas a une seconde vie, une seconde chance, a quoi aura servi ce suicide?

Combattre les préjugés, c'est vivre. Encore et encore, le plus ongtemps que l'on peut.

Un combat, n'est jamais facile.